2017
Refuge périurbain #10 : Neptunea
Mrzyk & Moriceau
Lac de Bordeaux Bruges
Le lac de Bordeaux Bruges
Le lac de Bordeaux Bruges, d’une superficie de 160 hectares, a été créé dans les années 1960 pour assécher une zone de marais et étendre au nord l’urbanisation de la ville. Le long des 8 kilomètres de berges, se déploie un univers urbain foisonnant mixant aménagements de loisirs, usages spontanés et occupations sauvages. On y trouve pêle-mêle une grande plage de sable fin bondée l’été, un parcours santé à l’ombre d’une pinède, une vaste prairie où s’installent chaque week-end d’improbables restaurants éphémères tenus par des familles asiatiques poétiquement appelées « Dames du Lac », ou encore un spot sauvage de plongeons sur le pont de la rocade… Les façades du lac, désormais largement urbanisées, proposent un patchwork d’architectures modernes et contemporaines marqué en particulier par l’interminable bâtiment pionnier du parc des expositions (le plus grand hangar de France) et par la skyline du nouvel écoquartier Ginko.
Le refuge Neptunea est posé sur l’eau au bord d’une crique secrète. Sa silhouette blanche, visible de tous côtés, est un repère visuel dans cet environnement éclectique.
Neptunea
Mrzyk & Moriceau ont dessiné une oeuvre aux allures de gastéropode géant. Dans l’imaginaire, le coquillage connecte deux mondes : la coque opaque de l’animal suggère une vie au-delà du regard – dans ce rapport ambigu entre une coque solide, protectrice, exposée, et une masse molle, flexible, vulnérable, intime. Inspiré de la grande famille des Neptunea, le petit habitacle imaginé par les deux artistes dresse ses parois diaphanes dans un élan spiralé aux courbes douces, qui évoquent par analogie d’autres formes, de la glace à l’italienne aux nuages cycloniques ou aux bras des galaxies. Dans la nature, il n’y a pas d’angles droits. Cette maison-coquillage s’inscrit aussi dans le sillage d’architectures non fonctionnalistes qui prônent un habitat fluide, et recrée le lien avec le ventre maternel, la coquille protectrice, le nid. Elle rappelle d’autres architectures sculptures de constructeurs utopiques tels Pierre Székely, Jean Louis Chanéac, Antti Lovag ou Pascal & Claude Haüsermann. Ces derniers, précurseurs de la maison coque, ont conçu les plans de la maison Unal, qui inspira directement Annette Tison et Talus Taylor pour la demeure des Barbapapa. Neptunea doit beaucoup à ces « maisons bulles » aux formes organiques, ce que l’on nomme parfois la blob architecture.
Les Refuges périurbains
Un projet imaginé par Bruit du frigo,
mené en collaboration avec Zébra3,
pour Bordeaux Métropole
- Ouverture du 1er mars au 30 novembre
- Gratuit
- Réserver un Refuge
- Découvrir le livre
Un concept unique
Pour mieux comprendre nos métropoles, il faut en arpenter le chemins, les interstices et les lisières. Explorer, à pied, ces zones méconnues. Faire halte. Y Passer la nuit.
Les Refuges périurbains de Bordeaux proposent 11 observatoires artistiques d’une métropole en mouvement, reliés entre eux par un système de sentiers et chemins de traverse.
11 œuvres architecturales en dialogue avec leur environnement, qui invitent le randonneur, l’habitant, le visiteur, à porter un regard nouveau sur le périurbain. Et à redécouvrir, étape par étape, cette nature à portée de ville, dans une itinérance contemporaine inédite, hors des sentiers battus.
Extrait du livre Les Refuges périurbains
Le concept de Refuge périurbain a été imaginé en 1999 par Yvan Detraz dans le but de mettre en valeur le territoire périurbain de la l’agglomération Bordelaise et d’y développer l’itinérance.
Le sentier des Terres Communes du Grand Bordeaux, imaginé par Bruit du frigo, est jalonné par les 11 Refuges périurbains.
> Télécharger « Genèse », un texte de Sebastien Gazeau – Fr./En.
Le projet des Refuges périurbains est mené depuis 2010 par Bruit du frigo (conception du projet, direction générale et artistique), en collaboration avec Zébra3 (direction artistique et technique / réalisation).
Il est accompagné et financé par Bordeaux Métropole, avec la participation des communes hôtes (Ambares-et-Lagrave, Ambes, Bassens, Bègles, Bordeaux, Floirac, Gradignan, Le Haillan, Lormont, Pessac, Saint-Médard-en-Jalles).
La popularité des Refuges ne cesse de s’affirmer au fil des années, tant auprès des habitants de la métropole que des visiteurs de passage, invités à occuper ces hébergements insolites, pour une nuit : en couple, en famille, entre amis, on vient y partager un instant de plénitude, de dépaysement ou de simple convivialité.
Les refuges sont ouverts du 1er mars au 30 novembre et sont gratuits.
Il suffit de réserver (une nuit maximum).
Le confort est sommaire et il n’y a ni eau, ni électricité.
Un nouveau type d’équipement public pour un nouvel usage urbain
Les métropoles urbaines, à l’instar des grands espaces naturels, offrent une échelle de territoire et une diversité de paysages propices à l’aventure et à l’exploration. De ce point de vue, elles peuvent être envisagées comme des terres de randonnée. L’émergence de la pratique de la randonnée périurbaine et plus largement d’une forme nouvelle de tourisme en périphérie des villes semble aujourd’hui possible. Un changement de perception vis-à-vis de ces territoires est à l’œuvre, et laisse augurer le développement d’un usage plus riche et étendu des périphéries urbaines par ses habitants. La périphérie Bordelaise possède ce potentiel d’évasion et de ressourcement, cet exotisme de proximité propice à la pratique de la randonnée. Il faut 5 à 6 jours de marche pour en faire le tour.
Afin d’incarner et de promouvoir la pratique de la randonnée périurbaine et plus largement de favoriser la découverte du territoire, nous avons imaginé d’installer une série de refuges autour de la métropole bordelaise.
- Des refuges pour randonneurs, comme en haute montage.
- Des refuges pour ceux qui désirent faire l’expérience d’une retraite insolite en pleine ville.
- Des refuges aux formes désirables, tous uniques, entre sculpture et architecture, à même d’offrir à ses occupants une expérience spatiale et poétique inoubliable.
Les Refuges périurbains sont pensés comme un équipement culturel scindé en onze pièces réparties sur le territoire.
Le Nuage, refuge pilote
En 2010, dans le cadre de la 1ère édition de panoramas, biennale d’art contemporain sur le parc des Coteaux de la rive droite bordelaise (Bassens, Cenon, Floirac, Lormont), Bruit du frigo a proposé de tester le concept de Refuge périurbain. La conception de ce refuge pilote a été confiée à Zébra3, qui a imaginé et réalisé Le Nuage, installé au parc de l’Ermitage à Lormont.
C’est à partir de cette expérience pionnière et au regard de son succès public, que nous avons cherché avec Zébra3 à étendre le concept à l’échelle de l’agglomération. En 2012, La CUB (Communauté urbaine de Bordeaux) s’engageait dans l’aventure en soutenant ce projet inédit. Désormais, Bordeaux Métropole en assure au quotidien la gestion et la valorisation, avec l’appui des communes hôtes.
Un projet récompensé
Le projet des Refuges périurbains a reçu le prix 2016 de l’Innovation périurbaine – catégorie Vivre ensemble, cohésion sociale et culture du ministère de l’Aménagement du Territoire, de la Ruralité et des Collectivités territoriales.
Refuge périurbain #11 : La Station Orbitale
Les frères Chapuisat2> Saint-Médard-en-Jalles
Refuge périurbain #10 : Neptunea
Mrzyk & Moriceau2> Lac de Bordeaux Bruges
Refuge périurbain #9 : Le Haut perché
Studio Weave2> Le Haillan
Refuge périurbain #8 : Le Prisme
Lou-Andréa Lassalle2> Ambares-et-Lagrave
Refuge périurbain #7 : La Nuit Américaine
Fichtre2> Bassens
Refuge périurbain #6 : La Vouivre
Candice Pétrillo, Zébra32> Ambes
Refuge périurbain #5 : Le Tronc creux
Yvan Detraz, Bruit du frigo2> Pessac
Refuge périurbain #4 : La Belle étoile
Stéphane Thidet2> Floirac
Refuge périurbain #3 : Les Guetteurs
Candice Pétrillo, Zébra32> Bègles
Refuge périurbain #2 : Le Hamac
Yvan Detraz, Bruit du frigo2> Gradignan
Refuge périurbain #1 : Le Nuage
Candice Pétrillo, Zébra32> Lormont
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> tous les projetsA la croisée de l’art, des territoires et des populations, notre démarche vise à favoriser la transition vers un urbanisme durable, partagé et accueillant, en proposant des façons alternatives d’imaginer et de fabriquer notre cadre de vie, en explorant des formes nouvelles d’espace public.