2017 - 2019
Jardin Invisible
Quartier Saragosse
Pau
Révéler un jardin invisible
Dans le cadre du réaménagement des espaces paysagers du quartier Saragosse, Bruit du frigo accompagne l’agence de paysage Base et la Ville de Pau dans la mise en place d’une action de concertation vivante et humaine en adéquation avec le territoire arpenté.
Le Jardin Invisible répond à l’ambition de reconnecter et de dynamiser par la pratique les différents parcs situés en arrière d’immeubles afin d’amorcer un phénomène de mobilité sur le quartier et de préfigurer le Jardin linéaire à venir (future coulée verte reliant les îlots verts du quartier d’Est en Ouest).
Accompagner l’appropriation des lieux
Le Jardin Invisible s’est concrétisé à travers la création de six installations temporaires et d’un parcours graphique : un fil d’Ariane se déployant du cours Lyautey jusqu’à l’avenue de Buros par le biais de différentes interventions graphiques (peinture au sol, fresque, chaux sur les arbres) et construites. Ces Installations sont le résultat d’une série d’ateliers de concertation menés en déambulation sur le quartier avec les habitants et les acteurs associatifs locaux de novembre 2017 à avril 2018 puis de mars à juin 2019.
Chaque structure est réversible et compile des usages variés afin de répondre au plus près des demandes exprimées tout en s’attachant au contexte paysager dans lequel elle s’installe. Ces installations génèrent un parcours en ponctuant le Jardin Invisible dans sa globalité et participent à la vitalisation des sites qu’elles habitent par les usages et les pratiques qu’elles proposent.
Réalisées dans le cadre de chantiers participatifs in situ, les installations éphémères sont nées d’un travail collectif participant ainsi à l’appropriation des espaces verts du quartier. En complément des actions de concertation et de co-construction, deux temps forts se sont bâtis pour fêter la fin de chantier, inviter les habitants à redécouvrir leur quartier, rêver et toucher du doigt des possibles à travers une programmation riche et variée. Une programmation qui invite le visiteur à parcourir et traverser les rues, le parc et les jardins ; un programme construit sur les envies, les rêves et les spécificités de chacune des personnes rencontrées.
Arpenter un territoire, révéler son potentiel poétique, fabriquer un commun
Le Jardin invisible est un travail qui s’est tissé dans la durée. La temporalité de ce projet au long cours a permis de fabriquer des bases solides en prenant le temps de la rencontre, de la compréhension et de l’expérience. Notre démarche est née d’un travail de terrain pour ressentir, expérimenter soi-même le territoire, rencontrer des individus et tenter de dessiner avec eux le visage collectif de leur quartier.
Il fallait partir d’un territoire cartographié, questionner les limites administratives, comprendre les barrières symboliques, tenter de les soulever, gommer les frontières, rendre compte de territoires vécus, de quartiers sensibles. Nous avons rencontré des personnes, des personnalités distinctes, des spécificités et des savoir-faire. Nous avons collecté des envies, des frustrations, des folies – poétiques pour certaines, empêchantes pour d’autres – des besoins, des utopies. Si nous nous sommes heurtées à l’incompréhension parfois, c’était pour mieux se laisser porter par la générosité et la bienveillance à d’autres endroits.
Notre rôle : compiler, tisser, déconstruire pour fabriquer un projet commun, une expérience lisible et compréhensible pour chacun. Se saisir de l’action collective pour en faire le levier de la rencontre et du dialogue.
Nous avons cherché à rendre l’activité quotidienne un temps soit peu extra-ordinaire pour laisser surgir la rêverie et l’imaginaire. Cherché à révéler le potentiel des espaces que nous traversions en nous attachant à la singularité d’une anecdote, d’une phrase, d’une personne, d’un groupe ou d’une histoire. C’est ainsi que le Jardin Invisible s’est révélé pas à pas.
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> tous les projetsA la croisée de l’art, des territoires et des populations, notre démarche vise à favoriser la transition vers un urbanisme durable, partagé et accueillant, en proposant des façons alternatives d’imaginer et de fabriquer notre cadre de vie, en explorant des formes nouvelles d’espace public.