1999 - 2017


Collection périurbaine

Périphérie de Bordeaux

 

  • Les « Dames du Lac » (Bordeaux)

Restaurants éphémères et sauvages tenus depuis plus de 15 ans par une dizaine de familles asiatiques (surtout vietnamiennes) les week-end entre avril et octobre, sur les berges du lac, face au nouveau quartier Ginko et à quelques pas de la plage. Ambiance exotique, cuisine asiatique bonne et pas cher. Environ 300 à 400 repas servis tous les midis. Installation improbable faite de bâches tendues entre les arbres et de petit mobilier en plastique multicolore. Cuisine à même le sol sur des réchauds et des petit barbecues en terre cuite. Vente également de produits asiatiques (essentiellement légumes) directement dans les coffres des voitures stationnées le long des berges.

 

  • Le berger des zones d’activités (Pessac)

Un vieux monsieur Marocains rencontré en 1999 et habitant en appartement à Pessac, promène sa douzaine de montons de friche en friche, dans une opportuniste transhumance périurbaine. Il repère des enceintes abandonnées disposant d’espaces verts (usines, entrepôts ou bureaux) et y fait paitre ses bêtes en toute discrétion.

 

  • Agriculture sauvage (Lormont)

Quartier Carriet. Dans un méandre du parc des coteaux abrité des regards extérieurs, des familles turques habitant les 2 immeubles voisins ont défriché ce cirque pour créer un vaste potager avec culture en gradin et cabanons confortablement meublés… Ici, un modèle bien différent de celui des jardins familiaux habituels, plutôt une véritable entreprise agricole, entre subsistance et revente, dans laquelle la Mairie a fini par mettre de l’ordre. Aujourd’hui, c’est un jardin collectif ouvert à tous et géré par une association.

 

  • Immeuble de bureau occupé par des familles Bulgares (Bordeaux)

Au fin fond de la zone d’activité de Bordeaux Lac, un bâtiment singulier, sans façade, tout en angles, et dont il ne reste que la structure béton (sols, poteaux et plafonds). Des familles bulgares se sont installées là et ont reconstruit les façades du bâtiment avec des matériaux de récupération, produisant ainsi une mosaïque hallucinante de formes, de textures et de couleurs. Site aujourd’hui évacué.

 

  • Barbecues sauvages dans les espaces délaissés

De nombreux barbecues sauvages dans les  friches, souvent à proximité des zones d’habitation et dans certains parcs.

 

  • Cueillette sauvage

Les friches sont des lieux de cueillette sauvage (menthe, mures…). Exemple : Un verger sauvage (pruniers essentiellement) situé à Bassens dans une ancienne propriété bourgeoise laissée en friche est devenu un lieu de cueillette prisé par les riverains.

 

  • Cabanes dans les friches

Dans les espaces boisés situés à proximité des zones d’habitations (grands ensembles comme pavillonnaire), on trouve de nombreuses cabanes au sol ou dans les arbres, construites par les enfants.

 

 

  • Bernard Hugon, le poète sdf du parc de Mussonville (Bègles)

Bernard Hugon habite les arrières du parc de Mussonville, en bordure de l’estey de Franc. Il vit là depuis environ 20 ans dans des abris de fortune ou dans des cavités qu’il creuse à même le sol. Il écrit des poèmes et des chansons qu’il tente de vendre (100 euros minimum !) auprès des promeneurs et joggeurs. Il roule ses écrits comme des parchemins et les installe au bord du chemin sur des présentoirs bricolés, qu’il reconstruit régulièrement.

La première fois que j’ai vu cette boutique éphémère, en 1999, j’ai d’abord cru à une installation artistique faite par des étudiants des Beaux-arts. C’est en faisant le tour de cet arrangement insolite de matériaux de récupération et de centaines de parchemins que j’ai découvert ce qui ressemblait à un cabane et rencontré Bernard Hugon. Il m’expliqua qu’il vivait ici depuis plusieurs années mais qu’il n’était pas certain d’être au meilleur endroit pour vendre ses créations et que ses affaires marcheraient mieux à Saint Tropez par exemple ! (Cette partie du parc n’était pas encore aménagée et fréquentée à cette époque, il s’agissait davantage d’une friche…). Bernard évolue dans un monde imaginaire et il n’est pas facile d’échanger avec lui.

 

  • L’arche d’Antoine (Bordeaux)

Antoine vit seul dans une cabane sans eau courante sur une parcelle de 1500m2 près du Lac de Bordeaux. Il recueille chèvres, chiens et chats dont les gens ne veulent plus. Il a plus de 50 animaux et il lui arrive parfois d’en donner mais uniquement à des personnes dont il « sait qu’il peut avoir confiance ». Il consacre sa maigre paye de ferrailleurs (environ 300 euros par mois) à l’achat de la nourriture pour les animaux. La SPA, qui le connaît, l’aide parfois en lui donnant de la nourriture. Il dit ne pas manger si les animaux n’ont pas à manger. Il part chercher la nourriture pour les animaux à 5km à Auchan Lac avec son vélo et sa petite carriole. Il loue sa parcelle 50 euros par mois, comme ses voisins, à un propriétaire privé. Les autres parcelles sont utilisées comme potager et/ou habitat précaire. Site inondé l’hiver et très humide.

 

  • L’irréductible de l’échangeur 6 (Bruges)

Un homme vivait seul dans une vieille maison isolée au milieu de l’échangeur 6 de la rocade (échangeur Campilleau). Il possédait un cheval, des poules et des moutons, dans un environnement ressemblant à une ferme déglinguée… Propriétaire résistant à son expulsion, ou squatteur opportuniste, il protégeait son oasis périurbain avec son fusils et son berger allemand. Il n’était pas possible de s’approcher pour lui parler. Aujourd’hui, un concessionnaire Renault s’est installé sur la parcelle.

 

  • Les Robinsons de la presqu’île du lac (Bordeaux)

A l’extrémité de la digue qui permet à la rocade de traverser le lac de Bordeaux, loin des regards, une petite communauté de sans abris avaient construit sous les peupliers et au bord de l’eau un village de forture avec terrasse, grande tablée, cuisine, chambres individuelles… Un site sous alarme canine pour prévenir toute intrusion : un chemin de chaines auquel étaient reliées 2 motos ceinturait leur installation.

 

  • La stèle de Benji (Bordeaux)

Dans une partie encore sauvage des berges du lac, une étrange stèle à la mémoire de Benji, le chien de Pierre. Pierre habite le quartier Saint Pierre dans le centre ville de bordeaux et venait souvent ici promener Benji. En 2009, à la mort de son chien, il choisit naturellement ce lieu comme sépulture. Depuis il y retourne régulièrement et a petit à petit construit une sorte de jardin du souvenir.

 

  • Un blockhaus abritant une cave à vin oubliée (Gradignan)

Un petit blockhaus enfoui sous la végétation. A l’intérieur, plusieurs centaines de bouteilles datant des années 60 et 70. Malheureusement, du vin ordinaire qui s’est avéré être imbuvable (pour la dizaine de bouteilles ouvertes).

 

  • Une villa abandonnée avec piscine et tennis au milieu d’une zone d’activité (Mérignac)

Une propriété aménagée dans les années 70 et composée d’une grande maison d’environ 250 m2 à l’architecture contemporaine, d’une piscine, d’un terrain de tennis et d’un grand parc arboré, le tout dans un environnement encore rural, malgré la proximité de l’aéroport. L’extension tout azimut et la densification des zones d’activités alentour a progressivement étouffer cette villa, rendant probablement incongru le fait d’y habiter pour ses propriétaires. Cette anomalie urbaine a évidemment fini par disparaître dans les années 2000 pour laisser place à une anonyme architecture de bureau.

 

  • Domaine Bel Sito (Floirac)

Un majestueuse chartreuse du XVIII en ruine avec vue sur la plaine de Floirac, dans un grand domaine boisé. Dans les années 90, un projet avorté de reconversion du site en maison de retraite a légué de nouveaux bâtiments fantômes, squelettes de béton au milieu d’un abondante végétation. Aujourd’hui, le domaine est le paradis des graffeurs et un site recherché de shooting de mode ou de tournage de films Z et X.

 

  • Château du Dragon (Floirac)

Un improbable château à l’état de ruine au milieu d’une petite clairière et connu des seuls VVTistes qui ont fait de ce domaine leur terrain de jeu. Domaine du XIX ayant appartenu à une grande famille du vin de Bordeaux.

 

  • Ancienne carrière, au creux des coteaux (Floirac)

Un petit « Parc de l’Ermitage », transformé en parking pour camions en 2001.

 

  • Carrières souterraines (Lormont)

Comme de nombreuses communes situées sur les coteaux de la Garonne, Lormont était jusqu’au début du XX un site d’extraction de pierre de construction et de calcaire pour le ciment. Si la plupart des carrières a été détruite ou condamnée par l’urbanisation, il subsiste encore quelques entrées oubliées dans les replis du coteau, ouvrant vers un monde sombre et mystérieux. En particulier, une carrière de plusieurs centaines de mètres de longueur au niveau du pont d’Aquitaine, visitée de manière épisodique.

 

  • Lavoir abandonné du parc de Séguineau (Bassens)

Souterrain menant à une grande cavité naturelle inondée et au château à 200m

 

  • Château Baugé (Villenave d’Ornon)

Un domaine bourgeois abandonné qui comprenait également une ferme. Les terrains agricole sont à nouveau exploités, mais le château et les nombreuses dépendances sont toujours à l’abandon.

 

  • Un petit mur de Berlin construit par des riverains (Saint-Eulalie)

D’un côté, un ensemble de logements sociaux très dégradés (Cités Acacias et Bleuets aujourd’hui détruites). De l’autre une zone pavillonnaires ordinaire. Entre les deux une ancienne allée cavalière menant à un château. Afin de résoudre des problèmes de voisinage et de cohabitation (difficile de démêler la réalité du fantasme), les habitants des pavillons ont décidé de couper littéralement  toute communication avec la cité voisine et d’empêcher toute intrusion sur leur territoire. Il se sont organisés pour ériger eux-mêmes, le temps d’un week-end, un mur de parpaings de 1m70 de haut et de 30m de long, condamnant ainsi le seul accès direct à l’école voisine et obligeant les habitants de la cité à faire un long détour par route. Visiblement légal car situé sur la copropriété (il y aurait eu un procès perdu par les habitants de la cité), le mur est resté. La seule parade trouvée par les habitants de la cité (plutôt les enfants) : une échelle faite de trous dans les parpaings.

 

  • «ESPACE AFFAIRES» – Centre commercial désaffecté (Gradignan)

Une galerie marchande sans hypermarché construite à la fin des années 90 et qui n’a été ouverte que quelques mois. Fermée parce que non rentable puis abandonnée et détruite pour laisser place à une enseigne Métro en 2001.

Ambiance post société de consommation. La visite de ce vaisseau de ferraille, véritable ruine spontanée, procure l’étrange sentiment d’être le dernier survivant d’un cataclysme sanitaire ou écologique, on s’attend même à voir surgir des zombies au détour d’un des multiples couloirs où gisent quelques cartons et présentoirs renversés…

 

  • Chantier interrompu d’une zone d’activité (Mérignac)

A proximité de l’aéroport, une vaste prairie aux hautes herbes d’où émergent des alignement de candélabres. Au pied des candélabres, des routes et des ronds-point. Et des chevaux qui broutent tranquillement.

 

  • Bivouac au milieu de l’échangeur 15 de la rocade (Pessac) – 1999

Echangeur de l’autoroute de Bayonne (aujourd’hui zone de stockage de matériaux et base de chantier pour la mise à 2×3 voies de la rocade). Traversée à pied d’une brettelle pour accéder à l’échangeur. Scène surréaliste au réveil lorsque les automobilistes à l’arrêt dans les bouchons nous on vu sortir des tentes et prendre tranquillement notre petit déjeuner…

 

  • Bivouac au bord de l’aéroport, dans l’axe de la piste d’atterrissage (Mérignac) – 1999

Une petit clairière dans une forêt. Le spectacle visuel et sonore des avions qui atterrissent toutes les 10 minutes, à quelques dizaines de mètres au dessus de nos têtes.

 

  • Descente de l’eau Bourde (Canéjan, Gradignan, Villenave, Bègles)

Une rivière urbaine quasi invisible qui traverse le sud de la métropole sur 19 km (elle prend sa source à Canéjan et se jette dans la Garonne à Bègles). Autrefois cours d’eau (et axe de circulation) stratégique ponctué de nombreux moulins, mais devenu obstacle à l’urbanisation. Il est aujourd’hui impossible de longer cette rivière sur toute sa longueur par ses berges : certains tronçons sont canalisés entre de grands murs de béton, d’autres n’ont plus de chemins latéraux (les parcelles privées d’habitations donnant directement sur la berges), d’autres encore disparaissent sous la rocade ou la gare de triage de Bègles… Le seul moyen de descendre la rivière est la navigation. La rivière devient comme une coulisse donnant accès aux espaces enfouis et invisibles qui la borde. On y découvre notamment comment les riverains se sont approprié les berges.

 

  • Traversée du camp militaire de Souge (Saint Médard en Jalles)

Arrivée fortuite à l’intérieur d’un camp militaire en suivant une piste en forêt menant à une large route déserte évoquant davantage une piste d’atterrissage. Interception au bout de quelques minutes par une patrouille et reconduite à l’extérieur de la zone !

 

  • Visite de la butte du Bourgailh (Pessac)

L’ancienne décharge communautaire du Bourghail a été désactivé au milieu des années 90. Cette colline de déchets de 40m hauteur a été recouverte de 2m de terre. Point le plus haut de la rive gauche. Le biogaz y est capté et sert à chauffer les habitations alentour.

Visite au petit matin un jour de brouillard accompagnée d’un personnel de la CUB (aujourd’hui Bordeaux Métropole). On ne distinguait pas le sommet et la vue se dégageait au fur et à mesure de l’ascension pour offrir un spectacle étonnant : un horizon de brume d’où émergeait quelques cimes et quelques immeubles.

 

  • Mariage au Flunch (Bordeaux)

Halte au Flunch Bordeaux lac. Dans un partie du restaurant, un groupe d’une cinquantaine de personnes bien habillées, et puis une jeune femme en robe blanche. Un mariage au Flunch !!

 

  • Dans le ventre du Pont Mitterrand (Bègles)

Un pique-nique périurbain organisé au pied du pont. Un porte de service laissée ouverte. Traversée nocturne du pont par l’intérieur du tablier de béton. Un chemin en sinusoïde. A chaque creux, un passage vers les piles et une petite plateforme au dessus de l’eau pouvant accueillir 4 à 5 personnes.vAu milieu du pont, un concert de contrebasse donné par un des participants.

 

  • Passage par la maison de la vieille dame à la corneille (Lormont)

Un micro sentier dans le parc de l’ermitage surplombant les cours arrières des immeubles XIXème des quais. Un vieille dame avec une corneille sur l’épaule nous aperçois, intriguée. La discussion s’engage. Elle nous explique qu’il s’agit d’un cul-de-sac et nous invite à rejoindre les quais en passant par chez elle. Nous descendons une échelle puis rentrons dans son immeuble par le 2ème étage de l’immeuble pour rejoindre le RDC. 60 randonneurs dans un appartements, une trainée de guano dans le dos de sa propriétaire… Surréaliste !

  • Randonneurs dans les lotissements pavillonnaires

L’entrée dans les lotissements pavillonnaires par les sentiers débouchant sur les raquettes de retournement. Etonnement, incompréhension, voire méfiance et suspicion des propriétaires.

 

  • Expulsions de zones de lotissements pavillonnaires par les propriétaires

Inquiet de voir des inconnus chez eux, des étrangers forcément suspects, traverser leur territoire, des habitants nous ont sommé de partir. Le problème des zones pavillonnaires en cul-de-sac, où l’appropriation de l’espace devient confiscation de l’espace, même si le plus souvent, le sol (rues, trottoirs) est du domaine public. Phénomène observé dans les lotissements premières générations qui se sont paupérisés (dégradation du bâti, perte de valeur) et dont certains sont devenus des ghettos.

 

  • Tunnel sous la Garonne (Lormont)

Il existerait, selon le témoignage d’une Lormontaise aujourd’hui décédée, un tunnel permettant de franchir la Garonne, environ au niveau du Pont d’Aquitaine. Ce tunnel communiquerait également avec le Château du Prince Noir, plus haut sur la colline. La vieille dame m’a affirmé l’avoir emprunté lorsqu’elle était enfant, avant la première guerre mondiale.

 

  • Les cérémonies mystiques du tertre de Panoramis (Bassens)

Cette bizarrerie topographique évoquant une pyramide tronquée, semble avoir été le théâtre de lointaines cérémonies mystiques ou sacrificielles. Atmosphère étrange.

 

  • Le château dans le ciel (Lormont)

Sur l’emplacement de l’actuel parc de l’ermitage, 60m au dessus du lac, dominait le château Raoul. Celui-ci fût détruit pour permettre l’implantation d’une carrière de ciment. C’est dans ce château que le cuisinier du Maréchal Pralin inventa fortuitement la praline, au XIXème.

  • Les nombreux passages piétons sur / sous la rocade (passerelles, tunnels, bordures des ponts…)

 

  • Les venelles et poches de verdure invisibles des lotissements pavillonnaires générant, souvent involontairement, un réseau de cheminement alternatif

 

  • Nombreux passages vers des friches depuis les arrières des lotissements ou des zones d’activités. Les portes d’accès à la ville invisible…

 

  • Les innombrables terrains de tennis privés abandonnés, vestiges d’une époque et d’une mode (années 70, 80…). La centaine de cours répertoriés pourraient loger dans les 4 halls du parc des expositions de Bordeaux (80000m2) !

 

  • La chapelle troglodyte de l’Ermitage (Lormont)

 

  • La piste d’accélération moto de Bordeaux Lac (un tronçon d’autoroute au milieu des marais !)

 

  • Château en ruine à Floirac (aujourd’hui disparu) recouvert par une végétation luxuriante, évoquant le temple d’Angkor, avec ses lions sculptés en haut du péron.

 

  • Château englouti par l’usine d’incinération de déchets ménagers de Bègles

 

  • Tunnel dans la roche calcaire du parc de l’Ermitage (Lormont)

 

  • Nombreuses décharges sauvages au bout des chemins ou dans les terrains vagues


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